Il y a quelques semaines, j’ai eu le privilège d’intervenir dans le cadre d’un OFF de Now.be, une émission proposée par Xavier Van Dieren que je manque rarement et pour laquelle j’ai été ravie de me retrouver de l’autre côté de la caméra.
Dans cet article, je vous épingle quelques moments clés de cette intervention que vous pouvez revoir ici:
La formation : un monde en mouvement permanent
4ᵉ révolution industrielle, monde VUCA, évolution ou disparition des métiers, j’ai partagé une idée clé : la durée de vie des compétences techniques est limitée et j’ai proposé de miser sur des compétences durables : les soft skills!
Pourquoi le métier de formateur évolue-t-il ? Quels nouveaux défis rencontre-il ?
Voici une série d’éléments qui font évoluer le métier de formateur :
- Une évolution de la posture, évoluant de celle de sachant et du professeur amenant le savoir à celui qui implique, engage et mobilise dans la création de l’apprentissage,
- Les NTIC et l’adoption accrue des technologies numériques dans l’éducation et la formation,
- La personnalisation de l’apprentissage,
- La globalisation et à la dimension multiculturelle,
- etc.
Cela pose dès lors une série de défis:
Pour aller plus loin sur l’aspect de l’évolution de la posture du facilitateur, vous pouvez également découvrir cette récente publication de Denis Cristol: “Quand l’IA grignote le métier de formateur celui-ci se fait facilitateur”
Formateur : des compétences techniques et comportementales clés!
Mon enquête sur le top 10 des compétences du formateur de demain a permis de mettre en évidence les compétences comportementales suivantes comme prégnantes.
Si cette enquête présente des biais assumés que je vous ai partagés au cours du live, c’est un prétexte à la réflexion et un point d’appui sur lequel je suis revenue pour épingler quelques éléments :
- Ma surprise de ne pas retrouver la compétence “apprendre à apprendre”,
- Mon étonnement de ne pas voir la gestion du temps apparaitre plus haut dans le classement,
- Mon étonnement de voir apparaitre l’intelligence émotionnelle sur la 4ème marche du podium, et ce alors que c’est un élément important à mon sens pour le formateur. Si l’on se réfère au propos de Boris Cyrulnik, les chiffres de burnout dans le métier sont importants, ce spécialiste de la résilience évoque la statistique suivante dans les métiers de l’enseignement et de l’éducation : 50% des enseignants font un burnout. Dès lors, l’intelligence émotionnelle me semble d’autant plus centrale.
Voilà pour les éléments épinglés au rang de l’analyse quantitative et je me suis également attardée sur l’analyse qualitative qui a permis de mettre en évidence que la question de l’engagement des apprenants était au centre des préoccupations.
Ce défi, nous l’aborderons dans quelques semaines dans une prochaine newsletter avec l’intervention d’Anne-Marie Cuinier autour de son livre “Créer des expériences de formation engageantes”.
Et le formateur augmenté : c’est quoi?
Alors que l’on parle énormément de la menace de l’IA sur les métiers, que certains évoquent la disparition du métier de formateur ou d’enseignant, je vous propose, à la suite de Luc Julia et d’Aurélie Jean de prendre le contrepied et d’envisager plutôt ces évolutions sous l’angle du “formateur augmenté”.
Le formateur augmenté est celui qui ne voit pas l’IA comme une menace mais comme un compagnon pour réaliser une série de tâches.
Cela peut aider le formateur à résumer, à trouver des plans, des scénarios, des informations, à créer des vidéos, des slides et des images.
Et Xavier de compléter avec ces éléments :
A la suite, Xavier nous a également proposé quelques illustrations et mises en pratique sur Chat GPT.
Conclusions
Les formateurs modernes doivent non seulement maîtriser leur sujet d’enseignement mais aussi comprendre et intégrer efficacement les outils technologiques (et éventuellement l’IA), comprendre et maîtriser les approches pédagogiques innovantes pour répondre aux exigences d’une société en mutation rapide.
Le métier de formateur est pluriel, il cache de nombreuses réalités et de nombreux contextes et, malgré ces contextes variés, il me semble qu’il appartient à chacun et chacune de miser sur les soft skills – durables – et de se questionner sur les évolutions de son métier pour ne pas subir les changements mais en être les acteurs! C’est un constat que je pose pour l’ensemble des professionnels, au delà du métier invesitigué dans ce OFF, et vous, qu’en pensez-vous?
Retrouvez mes précédentes publications sur le métier de formateur (augmenté):
Deblander C. (2024). Quelles compétences pour les formateurs (augmentés) de demain?, https://www.linkedin.com/pulse/quelles-comp%C3%A9tences-pour-les-formateurs-augment%C3%A9s-de-demain-caroline-gtkuc/
Deblander C. (2024). Les soft skills centrales du métier de formateur et l’évolution du métier, https://www.linkedin.com/pulse/les-soft-skills-centrales-du-m%C3%A9tier-de-formateur-et-deblander-1ex5c/
Deblander C. (2024). D’expert à facilitateur : l’évolution du métier de formateur et ses compétences centrales. Interview de Stéphane Vaillant, https://www.linkedin.com/pulse/dexpert-%C3%A0-facilitateur-l%C3%A9volution-du-m%C3%A9tier-de-et-ses-deblander-o0x2c/
Mes sources:
Serre, Benoit, B. (s. d.). La compétence, un enjeu de souveraineté nationale et européenne—Harvard Business Review France. consulté à l’adresse https://www.hbrfrance.fr/strategie/la-competence-enjeu-de-souverainete-nationale-et-europeenne-60473
Julia, L. (2019). L’intelligence artificielle n’existe pas. First éditions.
Cet article a fait l’objet d’une publication dans ma newsletter Linkedin intitulée Inspiration Soft Skills.
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